Antoine Falatas

Le SIRIC ILIAD accueille un nouveau scientifique au sein de ses équipes : Antoine Falatas a rejoint le programme d’oncologie nucléaire (ThARGET) en qualité d’assistant ingénieur en chimie le 1er Avril 2021.

Grâce aux deux années de classe préparatoire aux grandes écoles en physique chimie, Antoine Falatas a rejoint en 2016 l’école d’ingénieur SIGMA de Clermont Ferrand, où il a pu se spécialiser pendant 3 ans en chimie organique. Le secteur de la santé l’a toujours particulièrement intéressé, domaine qu’il a notamment découvert grâce aux partenaires de l’école. C’est après deux stages sur des sujets relativement différents (retardateur de flamme et traitement des eaux), qu’Antoine a choisi de revenir sur son envie initiale, la santé, pour sa première expérience en tant que jeune diplômé.

Accueilli par l’équipe 13 d’oncologie nucléaire du CRCINA, dirigée par Michel Cherel (également co-responsable du programme ThARGET), Antoine est depuis le 1er avril 2021 assistant ingénieur en chimie nucléaire. Sous la supervision de François Guérard, chercheur en chimie, Antoine développe des radiopharmaceutiques pour le diagnostic et le traitement du myélome multiple, cancer rare de la moelle osseuse.

Contexte :

En médecine nucléaire, les tumeurs sont traitées de manière ciblée, en utilisant des radiopharmaceutiques. Au lieu de s’attaquer aux cellules de l’ensemble de l’organisme, comme pour la chimiothérapie, les radiopharmaceutiques utilisées en médecine nucléaire ciblent spécifiquement les cellules cancéreuses. Afin de les détruire, le radionucléide – l’élément destructeur – est guidé par un vecteur qui se lie et reconnaît les structures particulières de la tumeur (antigène, récepteur…). Selon le type de radionucléide fixé au vecteur, on peut également utiliser cette approche pour localiser les tumeurs.

Thématique de recherche d’Antoine :

La mission principale d’Antoine est de synthétiser des vecteurs de nouvelle génération, afin de traiter ou diagnostiquer plus efficacement le myélome multiple. Au laboratoire, il participe notamment au développement de vecteurs bispécifiques, qui ne reconnaissent pas un mais deux antigènes spécifiques de la tumeur. Ce vecteur permettra d’accueillir un site pour le radiomarquage, où se fixe le radionucléide, et deux sites de reconnaissance, pour se fixer sur la tumeur. « C’est un peu comme un couteau suisse qui permet de fixer trois outils » précise Antoine.

Les récepteurs ciblés par ces vecteurs sont présents sur la tumeur mais également, dans une moindre mesure, sur certains organes. Cependant, il est peu probable de retrouver les deux récepteurs sur un même organe, ce qui devrait permettre au vecteur bispécifique de reconnaître préférentiellement les cellules tumorales par rapport aux tissus sains.

L’intérêt thérapeutique des vecteurs bispécifiques est donc double : réduire la toxicité (en épargnant les tissus sains) tout en augmentant l’efficacité du traitement (en améliorant la reconnaissance des cellules tumorales) ; mais leur utilité ne s’arrête pas à la thérapie. Dans le cadre d’un diagnostic, ils apportent aussi un meilleur contraste par rapport aux vecteurs traditionnels. Produire cette génération de radiopharmaceutiques devrait contribuer à améliorer les diagnostics et l’efficacité des thérapies anticancéreuses.

Aperçu de la thématique de recherche :

Navarro, L., Berdal, M., Chérel, M., Pecorari, F., Gestin, J.-F. & Guérard, F. Prosthetic groups for radioiodination and astatination of peptides and proteins: A comparative study of five potential bioorthogonal labeling strategies. Bioorg. Med. Chem. 27, 167–174 (2019).

Gouard, S., Maurel, C., Marionneau-Lambot, S., Dansette, D., Bailly, C., Guérard, F., Chouin, N., Haddad, F., Alliot, C., Gaschet, J., Eychenne, R., Kraeber-Bodéré, F. & Chérel, M. Targeted-Alpha-Therapy Combining Astatine-211 and anti-CD138 Antibody in a Preclinical Syngeneic Mouse Model of Multiple Myeloma Minimal Residual Disease. Cancers 12, 2721 (2020).

Nous conseillons...