Marc Fadel, chef de clinique au CHU d’Angers, a rejoint en mai 2022, l’équipe ReWork du SIRIC ILIAD codirigée par le Pr Yves Roquelaure, pour y étudier les pathologies cancéreuses liées au travail.
Depuis quelques mois, le Docteur Marc Fadel a rejoint l’équipe ReWork, après un parcours déjà très riche. En commençant par ses études de médecine, au cours desquelles il découvre les services de pathologie professionnelle*.
« Ces premières expériences me donnent envie de découvrir la médecine et la santé au travail, une discipline transversale avec des applications concrètes sur le terrain. » Marc Fadel
*Service de pathologie professionnelle : structure de recours pour la prévention et la prise en charge des pathologies en lien suspecté ou avéré avec le travail et le maintien en emploi.
La médecine du travail : une spécialité à part entière
Marc Fadel s’est ensuite spécialisé dans cette discipline au CHU de Raymond-Poincaré de Garches où il a ensuite multiplié les activités de terrain, mais aussi de recherche. C’est ainsi qu’il acquiert à la fois des compétences de médecin du travail, sur la prévention et le maintien dans l’emploi – le cœur du métier – et mène différents travaux de recherche, notamment grâce à son master de santé publique et épidémiologie.
« J’ai rencontré le Pr Yves Roquelaure et le reste de l’équipe ReWork lors de mon stage de master. Je suis très content de pouvoir continuer cette collaboration et d’intégrer l’équipe au plus près ! » Marc Fadel
Une recherche centrée sur le retour au travail après un myélome multiple …
En intégrant l’équipe ReWork, Marc s’approprie la thématique via sa double casquette de clinicien et chercheur. Dans le cadre de la cohorte Myracle de patients porteurs d’un myélome multiple, sa mission consiste à recevoir les patients volontaires en téléconsultation de pathologie professionnelle, afin d’étudier les expositions professionnelles* et les accompagner dans le retour au travail et le maintien en emploi après un cancer.
*Exposition professionnelle : exposition d’un travailleur à un risque physique (vibrations, bruit, gestes répétitifs, etc.), chimique (agents cancérogènes, mutagènes, reprotoxiques, etc.), biologique (virus de l’hépatite B, tuberculose pulmonaire…) ou liée aux conditions dans lesquelles il exerce son activité professionnelle.
L’objectif est double : dépister les cancers en lien avec le travail et déterminer les causes professionnelles de ces maladies. En effet, la reconnaissance en maladie professionnelle permet une revalorisation financière et une prise en charge des soins liés au cancer, ce qui est particulièrement important, notamment lorsque les patients perdent leur emploi.
Au-delà de cette reconnaissance, une exposition professionnelle déterminée comme étant la cause d’un cancer peut impacter le retour au travail. Les conditions propices au maintien durable en emploi étant fragilisée, voire remise en cause du fait des séquelles de la maladie ou le risque de rechute.
« Les causes professionnelles – expositions à certains produits chimiques par exemple – sont souvent sous-estimées voire méconnues des malades, mais aussi des médecins »
… Pour mieux informer les patients & les médecins
Pour mener à bien ces recherches, Marc dispose de plusieurs outils, dont l’entretien au cours de consultation de pathologie professionnelle, mais aussi des questionnaires et des matrices emplois-expositions, permettant de déterminer l’ensemble des expositions au cours de la carrière professionnelle.
« Souvent, nous recevons les malades assez tard dans leur parcours de soins, parfois des années après le diagnostic. L’objectif des consultations de pathologie professionnelle est d’identifier au plus tôt les malades concernés. » Marc Fadel
Pour aider les cliniciens à mieux prendre en charge les questions relatives au travail, l’équipe ReWork développe un outil d’orientation qui permettra de repérer les patients qui nécessitent une consultation de pathologie professionnelle. Par exemple, suite à des expositions aux pesticides, le myélome multiple peut être reconnu au titre de la maladie professionnelle. Tout l’enjeu de ces travaux réside dans l’information communiquée aux patients et aux cliniciens :
« Il est nécessaire de mieux informer les malades et les médecins sur l’éventualité d’une origine professionnelle du cancer, aussi bien pour éclairer les patients sur leurs droits que pour favoriser un retour au travail soutenable. » Marc Fadel
Equipe ReWork :
- Yves Roquelaure, co-responsable du programme ReWork, Directeur de l’équipe Ester et chef du service de Pathologie Professionnelle du CHU d’Angers
- Audrey Petit, responsable médical du service de pathologies professionnelles et santé au travail & chercheuse en médecine et santé au travail
- Alexis Descatha, chercheur en médecine et santé au travail
- Bertrand Porro, chercheur en psychologie de la santé