Améliorer la prise en charge thérapeutique des femmes touchées par le cancer du sein métastatique, tel est l’objectif de la cohorte EPICURE. Cette étude à l’interface des 3 programmes du SIRIC ILIAD, est présentée par les Docteurs Mathilde Colombié et Pascal Jézéquel dans une publication scientifique publiée en mars 2021.

« Cancer du sein métastatique » : des mots qui n’évoquent pas grand-chose pour certains, mais qui pour les personnes diagnostiquées, laissent place à des émotions éprouvantes. Aussi connu sous le nom de cancer avancé, le cancer du sein métastatique (CSM) désigne un cancer pour lequel les cellules cancéreuses se sont propagées à d’autres organes ou parties du corps.

Malgré la sévérité de la maladie, la recherche avance et la survie des patientes s’améliore depuis 20 ans. Aujourd’hui, le CSM peut être considéré comme une maladie chronique, avec laquelle les patientes doivent apprendre à vivre. Afin de freiner le développement des métastases et limiter l’évolution du cancer, il est important de choisir « le meilleur traitement pour chaque patiente », explique le Dr. Mathilde Colombié, médecin nucléaire à l’Institut de Cancérologie de l’Ouest (ICO). C’est le but de la cohorte EPICURE, un protocole de recherche clinique mis en œuvre par l’ICO.

A l’initiative du projet : le Pr Mario Campone, oncologue médical, directeur général de l’ICO et directeur adjoint du SIRIC ILIAD. En mars 2021, le Dr. Mathilde Colombié, référente scientifique de l’étude et le Dr. Pascal Jézéquel, biologiste médical et responsable de l’unité Omiques et Data Science de l’ICO, ont présenté la cohorte, la manière dont elle a été construite et son ambition dans un article scientifique.

Une cohorte mise en place pour et grâce aux patientes …

Accueillies à l’ICO, les patientes sont en premier lieu suivies dans le cadre de leurs soins. Si, et seulement si elles le souhaitent, elles ont la possibilité de participer à la cohorte EPICURE. Une fois intégrées dans le projet, ces femmes donnent tout au long de leur parcours de soin, des informations précieuses pour la recherche : habitude de vie, antécédents médicaux, habitudes alimentaires, traitements, données cliniques et biologiques … Autant de données et de matière pour permettre aux chercheurs d’analyser le cancer avec précision.

Depuis l’ouverture des inclusions en décembre 2018, 116 patientes ont jusqu’à maintenant accepté de participer à l’étude. Lorsque la cohorte aura atteint 300 participantes, les inclusions s’arrêteront mais le suivi des patientes sur le long terme, lui, continuera jusqu’à 15 ans après le diagnostic de CSM.

Conception de l'étude EPICURE sur le cancer métastatique
Figure 1 : Conception de l’étude

… afin de prédire l’efficacité des traitements

Grâce aux données récoltées, les chercheurs des 3 programmes de recherche du SIRIC ILIAD peuvent dès maintenant analyser la maladie ou la tumeur dans chaque niveau « omique », incluant les volets de génomique, transcriptomique, protéomique ou encore radiomique (définitions en bas de page). Ces analyses peuvent être réalisées de deux manières. La première, mono-omique, consiste à étudier les données par unité omique distincte. Par exemple, les experts en génomique ne travaillent que sur des données génomiques, tandis que les chercheurs en médecine nucléaire ne s’intéressent qu’aux données de radiomique, afin de répondre à des enjeux ou questions d’intérêt propres à leur domaine d’étude. « Des questions précises sur l’analyse des données d’imagerie fonctionnelle sont par exemple étudiées dans le cadre de thèses co-encadrées par l’ICO et Keosys » précise le Dr. Colombié.

La seconde, multi-omique, offre une vision plus globale. Elle analyse l’ensemble des données « omiques » grâce à la puissance de calcul mise à disposition et aux compétences des équipes de recherche. Le Dr. Frédéric Proïa et la doctorante Eunice Okome Obiang, du laboratoire de mathématiques d’Angers (le LAREMA), ainsi que Fadwa Ben Azzouz et le Dr  Pascal Jézéquel mettent au point une méthodologie mathématique complexe, qui leur permettra une fois la cohorte constituée, de prédire l’évolution de la maladie. L’ambition ultime de cette analyse multi-omique est de prédire l’efficacité des traitements, ce qui, espèrent les chercheurs, permettrait d’offrir le meilleur traitement possible aux patientes touchées par le CSM.

Les docteurs Colombié et Jézéquel tiennent tout particulièrement à remercier celles et ceux qui font vivre l’étude :

  • Les patientes
  • L’ensemble du personnel soignant et de recherche
  • Mais également les partenaires financiers :

Définitions :

  • Génomique: Analyse de l’ensemble du génome d’un tissu cellulaire ou d’un type de cellule.
  • Transcriptomique: Analyse de l’ensemble des ARNs (molécules servant de matrice pour la synthèse des protéines) issus de l’expression d’une partie du génome d’un tissu cellulaire ou d’un type de cellule.
  • Protéomique: Analyse de l’ensemble des protéines synthétisées par un tissu cellulaire ou un type de cellule.
  • Radiomique: Analyse à grande échelle des données provenant des examens classiques d’imagerie.
  • Données omiques : Données issues de criblages « omiques » (génomique, transcriptomique, protéomique, métabolomique…).

Publication scientifique :

https://link.springer.com/article/10.1186/s12885-021-08060-8

Etude menée par :

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