Marion Berdal, doctorante au sein du programme 1 du SIRIC ILIAD, a mis au point et étudié l’efficacité d’une nouvelle méthode brevetée, pour lier les deux composants d’un radiopharmaceutique : le vecteur et l’isotope radioactif.
Parmi les nouvelles stratégies thérapeutiques contre le myélome multiple, on retrouve la théranostique. Contraction de thérapie et diagnostic, elle consiste à visualiser les cellules cancéreuses puis à les traiter de manière ciblée à partir d’une unique molécule vectrice ici un anticorps.
L’astate-211 est un isotope émetteur de particules alpha particulièrement prometteur pour les thérapies cancéreuses du myélome multiple. La combinaison de l’astate-211 avec des radiosiotopes de l’iode, très proches chimiquement est idéale pour les applications théranostiques : l’iode-123 ou l’iode-124 permettent de diagnostiquer les tumeurs (par exemple leur nombre et leur taille) alors que l’astate-211 permet de les traiter. Cependant, pour pouvoir les combiner, ils doivent être liés à l’anticorps par la même méthode : une méthode différente pourrait modifier l’activité de l’anticorps selon l’isotope utilisé, et donc l’efficacité de la thérapie.
De multiples méthodes ont ainsi été développées pour lier l’anticorps à l’isotope radioactif. D’abord des méthodes en deux étapes (Figure a & b), mais dont le rendement et l’efficacité étaient perfectibles. Puis, pour limiter la perte de radioactivité entre chaque étape, des chercheurs ont développé des techniques de marquage en une seule étape « One step » (figure c & d). Cependant, en plus d’utiliser des composants toxiques, ces méthodes de marquage « One step » pouvaient être réalisées uniquement pour l’astate-211 et non pour les radioisotopes de l’iode.
Les travaux de Marion Berdal et de l’équipe 13 du CRCINA ont ainsi consisté à trouver un moyen de radiomarquer l’anticorps avec un radioisotope de l’iode (ici l’iode-125 comme modèle) ou l’astate-211 grâce à une seule et même technique, et sans composants toxiques (figure e). L’équipe de recherche a ainsi montré que leur nouvelle méthode « One-Step », était plus performante que les méthodes précédentes (aussi bien en une ou deux étapes), tout en maintenant l’activité spécifique de l’anticorps et sa capacité à reconnaître les cellules cancéreuses du myélome multiple.
Cette méthode brevetée en novembre 2020, permettra par sa moindre toxicité et sa simplicité, de faciliter le transfert des radiopharmaceutiques en clinique, via notamment l’automatisation de leur fabrication.
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Isotope émetteur de particules alpha : Cet isotope émet des particules alpha, très énergétiques et peu pénétrantes dans les tissus. L’énergie libérée peut éliminer les cellules cancéreuses et détruire la tumeur, tout en limitant les dommages sur les cellules saines environnantes
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